lundi 20 septembre 2010

8ème étape : 1ère partie de l’Ouest du Honshu et Région du Kyushu, Japon, 12j (09.09.10-20.09.2010)

Photos Japon I

Dès l’avion, nous retrouvons avec plaisir et étonnement des manières et un respect très marqués. Quel bonheur de disposer d’eau potable et de bénéficier de l’accueil très chaleureux des japonais ! 

1ère partie de l’Ouest du Honshu, Japon, 6j (09.09.10 au 14.09.10)
Très gentiment, Pierre un ami prêtre de François (mon grand-oncle qui vit depuis plus de 50 ans près d’Osaka) nous a cherché à l’aéroport de Narita qui est situé loin du centre de Tokyo. Un peu inattendu, nous avons dîné ensemble au bord d’une rivière en plein Tokyo en terrasse, ce fut un moment très agréable. Nous avons tout de suite échangé notre bon pour le Japan Rail Pass (à acheter hors du Japon, uniquement pour les touristes), un pass qui permet de voyager dans les célèbres trains Shinkansen pour une période choisie et à un coût très attractif. Comme un enfant, Matthieu a photographié quasiment tous les trains qui ont des « visages » et significations. Hikari veut par ex. dire Lumière. Nous avons été impressionnés par l’organisation dans les gares et la ponctualité des trains. Qu’on ne cite plus la Suisse comme pays ultra-ponctuel, le Japon est loin devant !
Puis passage rapide chez François avant de nous diriger vers l’ouest de Honshu (l’île principale du Japon) et surtout pour présenter Matthieu à François. C’était un plaisir de le revoir après tant d’années ! 
Niveau visites : direction Himeji où se trouve le célèbre Château d’Himeji, trésor national, 1er site japonais à avoir été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1993. Le château qui date de 1346 est surnommé « le château du héron blanc » car sa silhouette est comparable à un héron blanc s’apprêtant à prendre son envol. On ne l’a pas trop vu mais c’est ce qui est écrit. Pas de chance pour nous, le donjon principal, intérieur et extérieur, et toute la partie est sont en rénovation pour 5 ans depuis l’année dernière donc la visite a été moins spectaculaire et plus rapide. Anecdote française, il est jumelé avec le château de Chantilly !
Puis, visite de la ville de Kurashiki à la découverte de son quartier historique, le Bikan. Kurashiki signifie « village d’entrepôts » en référence aux greniers, structures de mortier aux murs carrelés de noir qui constituent en majorité la ville. Belle promenade dans les ruelles autour du canal connu, bordé de saules. Les anciens greniers ont laissé place à des boutiques, restaurants et auberges.
Nous avons ensuite visité Hiroshima, ville tragiquement connue mais incontournable comme nous étions tout près. Nous nous demandions à quoi allait ressembler cette ville qui a été rasée suite au premier bombardement atomique de l'Histoire, le 6 août 1945. On a trouvé que la paix y tenait une place importante avec le parc de la paix, le musée pour la paix et toutes les statues en hommage aux victimes. A part la partie du mémorial pour la paix, le reste de la ville n’est pas très homogène, voire joli. Le musée pour la paix est très intéressant, avec beaucoup d’informations sur le développement de la bombe atomique et les événements qui ont menés à cette fin sinistre. 6 villes faisaient partie de la liste des américains : Hiroshima, Nagasaki, Kokura, Niigata, Kyōto et Yokohama car semblerait-il, il n’y avait pas de prisonniers alliés. Les conditions météorologiques au-dessus d’Hiroshima étant très bonnes, la ville a été choisie comme cible et env. 250’000 personnes ont trouvé la mort. Les ruines du Genbaku Dome, l'un des seuls bâtiments à ne pas avoir été entièrement détruit par l'explosion, furent conservées et sont devenus le symbole de la ville. Pour nous changer les idées suite à cette visite spéciale et passer un bon moment,  nous sommes allés sur l’île de Miyajima. C’est une très bonne idée de coupler ces deux visites, en dormant sur l’île si le budget le permet. Le ferry est inclus dans le JR Pass, il faut dire que l’île est vraiment tout près de la côte ce qui a un peu déçu Matthieu. Miyajima est surtout connue pour son immense torii vermillon (portique shinto) planté dans la mer, devenu un des symboles du Japon. Le torii est très photogénique, le sanctuaire Itsukushima situé derrière un peu décevant à nos yeux. L’île est originale : des daims en liberté, l’interdiction d’y accoucher, d’y mourir ou d’abattre un arbre. L’ambiance, surtout en fin de journée était très agréable. Nous avons fait une belle promenade en haut du Mont Misen de plusieurs heures. Le ryokan (auberge japonaise traditionnelle) que nous avions trouvé était très bien situé et les repas excellents.

Région du Kyushu, Japon, 6j (15.09.10 au 20.09.10)
Moins connu, la région du Kyushu est considérée comme le lieu de naissance de la civilisation japonaise et possède de nombreuses ressources naturelles. Nous voulions ajouter une partie « nature » et « campagne » à notre itinéraire pour ne pas penser que le Japon ne se résume qu’à des villes, dont principalement Kyoto et Tokyo. Savez-vous que 80% du territoire du Japon est non constructible ? Dans le Kyushu, on a retrouvé de grands espaces verts, de belles montagnes et surtout une forte activité volcanique !
Niveau visites, nous avons débuté par une ville : Nagasaki. On restait un peu dans le thème « 2nde guerre mondiale » et j’ai insisté pour faire le musée de la bombe atomique de la ville pour comparer l’approche de la guerre entre Hiroshima et Nagasaki. Rien que les noms des deux musées, bien différents, donnent le ton. A Nagasaki, on est plus sur le reproche et tous les dégâts commis par la 2nde bombe atomique. On peut bien sûr les comprendre vu les morts et séquelles alors que cette ville n’était pas la cible prioritaire le 9 août 1945. Malheureusement, la météo et une erreur d’appréciation (la Cathédrale chrétienne d’Urakami a été confondue avec un bâtiment portuaire) en ont décidés autrement. On a trouvé le parc et le musée moins intéressant que ceux d’Hiroshima et nous avons préféré à Nagasaki la visite du Glover Garden et de l’Hollander Slope, témoignages des relations prolongées entre la ville et l’Europe. Le Glover Garden offre en outre un très beau panorama de la ville. Il date de la fin du 19ème siècle et abrite les anciennes demeures d’étrangers, dont Mr Thomas Glover, investisseur britannique qui introduisit la 1ère locomotive à vapeur au Japon. Clin d’œil culturel, la Glover House constitue le cadre de Madame Butterfly, célèbre opéra de Puccini. Matthieu a trouvé dans le parc une des 2 pierres en forme de cœur ce qui signifie que ces rêves amoureux deviendront réalité (je pense qu’on parle de notre mariage et de nous deux J). Le Hollander Slope est une agréable rue pavée située en hauteur, ancien quartier des expatriés. A l’époque, tous les occidentaux y résidant étaient baptisés « Hollandais », cela aurait plus à certains… ! Niveau églises, nous avons vu la Cathédrale d’Urakami reconstruite car située au point zéro ainsi que l’Eglise catholique Oura, trésor national, une des plus anciennes églises catholiques du Japon. La voir de l’extérieur suffit, le prix de l’entrée ne vaut pas trop la peine selon nous.
Après Nagasaki, direction la nature en prenant comme « camp » de base la ville de Kumamoto. Son point d’intérêt principal est son château (reconstruit) qui ressemble aux autres châteaux japonais pour nous et donc un peu à Himeji. Tant mieux, nous avons pu visiter l’intérieur et admirer de superbes peintures autour des tatamis. Saviez-vous que le tatami est une unité de mesure qui est utilisée notamment pour indiquer la taille d’une pièce ? Nous avons expérimenté ici la plus petite chambre de notre vie : seulement 2 tatamis soit 4 à 5m2, hors sanitaires et rangements, pour un prix relativement cher (55€).
Deuxième attraction de la ville, le Suizen-ji-Garden, un joli (mais petit) jardin japonais de style Momoyama. 80 ans ont été nécessaires pour le constituer, il dispose d’une reproduction en plus petit du Mont Fuji et surtout d’une fontaine de longévité. On a bu de cette eau, on espère que les vertus qui lui sont attribuées sont véridiques !!
Nous ne pouvions pas ne pas aller au Mont Aso situé près de Kumamoto, le plus vaste des volcans du Japon mais surtout, un des plus actifs. Nous en avons d’ailleurs fait l’expérience car en fin de visite, nous avons dû évacuer, « code rouge ». Les gens couraient pour prendre le téléphérique, du personnel sur place avec masque venait nous chercher, on commençait à sentir les fumerolles sulfureuses….vite, on part ! A noter que les célèbres vulcanologues et époux Kraft sont malheureusement décédés sur ce volcan.
On a été ravi de voir pour la 1ère fois de notre vie un cratère fumant et actif. Autour du Mont Aso (ensemble de cinq cônes volcaniques), il y a aussi la très belle prairie de Kusasenri près du musée ainsi que la montagne Komezuka, très mignonne, qui ressemble à un bol de riz renversé. Une belle journée, un peu sulfureuse !....
Pour finir, une belle journée sur la Péninsule de Shimabara. Pas mal de transports (bus, ferry, bus) pour rallier Shimabara et Unzen depuis Kumamoto mais ces deux endroits sont très réputés dans le Kyushu et je ne voulais pas les rater. Shimabara est une petite ville très mignonne avec des canaux de carpes, un très beau château, surtout les lotus et remparts qui l’entourent, un ancien quartier de samouraïs avec d’anciennes demeures, une statue d’un Bouddha allongé entrant dans le Nirvana dans un cimetière (ça le guide ne le disait pas !) de 8.6 m de long par 2.12 m de hauteur et des sources chaudes (Onsen). Nous avons testé dans un bain public le bain des pieds gratuits autour de japonais qui y venaient en famille: eau brûlante, il ne faut pas hésiter trop longtemps avant d’y tremper ses pieds (!) mais des bienfaits pour la circulation semblerait-il. Nous avons aussi bu de l’eau de source dans une fontaine également bonne pour la santé. Nous essayons de bien prendre soin de nos corps comme vous pouvez le constater !!
Unzen est une petite station thermale authentique avec comme originalité qu’elle est traversée par des sources chaudes qui fument (comme à Yellowstone en beaucoup plus petit). Nous avons emprunté deux parcours au milieu de ces fumées qui sentent le soufre et donc pas très bon. Nous n’avons pas acheté un œuf pour le cuire dans ces sources ultra-chaudes (grande attraction ici) et avons profité de la quiétude du lieu.

Niveau nourriture, nous avons très bien mangé, beaucoup de poissons bien sûr comme le Japon est le 1er consommateur mondial de produits de la mer. D’excellents sushis avec François puis de très bons dans une chaîne de sushi-trains où toutes les assiettes étaient au tarif unique de 110 yens, soit moins d’1€ pour 2 pièces, pas cher !
Au ryokan, on a eu la chance de tester pleins de plats typiques en petites portions : d’excellents sashimis, une très bonne fondue au lait de soja et soupe miso dans laquelle on ajoutait boulettes de poulet, tofu (dont je ne raffole toujours pas…) et champignons, ou encore du bœuf et de l’anguille grillée. Le prix n’était pas donné mais en valait la peine.
On a essayé plusieurs chaînes pour réduire nos coûts. Deux très bonnes pour le moment, surtout la 1ère : Sukiya (riz, of course, et poulet avec une espèce de sauce moutarde à base de wasabi, miam !) puis Yoshinoya, plus connue qui offre d’autres plats qu’en Chine. Les Nissin cups traditionnelles (Bolino) étaient aussi très bonnes, meilleures qu’en Chine. Autre découverte, le Japon a un curry de bœuf avec du riz qui serait le plat préféré des japonais. C’est très bon et nous en avons beaucoup mangé car c’est un des plats les moins chers, 3-4 € pour une belle portion. Donc au Japon, on peut bien manger pour pas trop cher !

Niveau ambiance, nous avons bien sûr été frappés par l’hospitalité des japonais pour qui politesse et respect de l’autre sont une seconde nature. En tant que touristes, cela est très agréable. Cela doit être plus pesant en vivant sur place puisqu’on ne doit pas ennuyer son entourage avec ses problèmes et que la sincérité des rapports est remise en question à moins de devenir des amis vraiment proches, pour la vie ici. La notion de groupe est très importante au Japon, on s'identifie, non pas par rapport à soi-même, mais par rapport au groupe auquel on appartient : entreprise, quartier et famille. D’où le mal-être de nombreux jeunes et le fort taux de suicides. La place accordée à la femme est critiquable pour nous européens : l'homme travaille et apporte l'argent tandis que la femme s'occupe de la gestion de cet argent, du ménage et de l'éducation des enfants. On a appris par ex. que le congé maternité n’existe pas vraiment, l’entreprise faisant pression sur la femme enceinte pour qu’elle démissionne…dès que le couple veut un enfant, la vie professionnelle de la femme prend fin…et ceci n’est qu’un des nombreux exemples de la condition de la femme au Japon.

Tops :
> La facilité de voyager, les transports ponctuels et pratiques : nous avons été surpris de trouver, dans les grandes villes, toutes les instructions traduites en anglais. On peut donc toujours garder les horaires comme référence pour entrer ou sortir d’un train mais maintenant, voyager au Japon est encore plus aisé car compréhensible pour nous. Quand vous demandez à un japonais s’il parle anglais, il vous dira non mais en fait, ils vous comprennent très bien, on pense qu’ils ont plus de difficultés à s’exprimer. Les trains sont impressionnants : vitesse, propreté, rapidité !
> L’hospitalité des japonais et la sécurité : toujours un sourire, une attention pour vous aider. On comprend des anciens collègues de Matthieu qui aimaient venir au Japon car on y est très bien accueilli. La France devrait venir prendre quelques leçons ici…
> La visite d’Hiroshima cumulée avec celle de Miyajima : deux visites qui se complètent bien et qui sont à la fois instructives et agréables.
> Le Mont Aso : impressionnant d’être en haut de ce cratère fumant, de voir son activité et de l’évacuer !


Flops :
> Le coût de l’hébergement: une auberge de jeunesse sans sanitaires privatifs coûte plus de 55€, en vraiment 1er prix (hors dortoirs que nous ne voulions pas expérimenter pour rester « groupés »)
> Les travaux au Château d’Himeji : ce château est un des plus beaux du Japon, 3* dans le guide bleu et nous n’en avons pas vu grand-chose.
> Nagasaki pour Matthieu : ne vaut pas forcément le détour surtout après Hiroshima. Je trouve quand même la ville intéressante mais en convient que le Kyushu n’est pas obligatoire, surtout si on n’a que 2 ou 3 semaines au Japon.