Après cette longue mais agréable halte à Santiago, direction le sud du Chili, puis la Terre de feu et la Patagonie argentine et chilienne pour un mois de février sportif !
Nous prenons un vol Santiago-Punta Arenas, ville chilienne où nous ne ferons que passer et acheter nos billets de bus pour Ushuaia (Argentine). 12h de bus en empruntant le détroit de Magellan, nous arrivons à Ushuaia sous une pluie battante et un froid glacial. Idem pour la journée suivante, notre 1ère impression d’Ushuaia est donc mitigée. La ville ressemble à une station de ski au bord de l’eau. Une grande rue commerçante, beaucoup de magasins de sport et des restaurants pour touristes. Le surlendemain, le beau temps est au rendez-vous et comme souvent, la ville change d’aspect et nous dévoile des paysages et réflexions sublimes. Niveau visites, nous partons 4h en bateau pour apercevoir le célèbre phare des éclaireurs, symbole de la ville, des lions de mer, des cormorans puis nous marchons sur une île pour découvrir la végétation locale, dont la baie « calafate » dont les Argentins raffolent. Ushuaia, bout du monde…cela nous parait moins « bout du monde » que la Polynésie ou l’Ile de Pâques. On croise de nombreux touristes français et on sent l’impact de l’émission de N. Hulot (et du gel douche ?!) qui ont rendu cette ville culte en France. A noter qu’Ushuaia se trouve sur une île au sud du continent et qu’une ville encore plus au sud existe, Puerto Williams, plus reculée et pour les scientifiques. Pour une croisière en Antarctique, Ushuaia est le point le plus proche et reste donc incontournable. On ne peut s’empêcher de se demander dans notre cas si la ville vaut le trajet en bus et le vol d’avion pour El Calafate ensuite…
Arrivés à El Calafate en avion, nous planifions nos 2 jours de visites ici : le 1er sera dédié à une croisière de 7h pour voir tous les glaciers des environs, le 2nd sera une marche sur glacier, le Big Ice au Perito Moreno. Lors de la croisière, nous avons pu observer les 1ers icebergs de notre vie et nous approcher du Glacier Upsala (pas trop près non plus comme le chemin est barré par de nombreux icebergs). La croisière est un peu longue et n’est pas un must selon nous. En revanche, la journée du lendemain l’est, que ce soit en faisant le Big Ice (formule pour les 18-45 ans en forme) ou le Mini-trekking (formule plus light pour les familles). Le glacier du Perito Moreno, nous l’avons vu sous toutes les coutures et c’est notre coup de cœur du moment : que ce soit lors de la croisière de 7h, le long de la face sud ou lors du Big Ice, le long des balcons aménagés puis du bateau et enfin de la marche dessus.
Des balcons nous voyons le glacier en activité (il bouge de 2m par jour !) et les blocs qui tombent à l’eau en faisant un bruit impressionnant. Puis, après un court trajet en bateau face sud, nous marchons une première heure toute en montée. On nous avait dit que c’était le plus dur de la journée mais on a trouvé que la marche de 4h sur la glace avec crampons et groupe masculin (11 personnes dont 9 jeunes hommes en pleine force de l’âge), plus difficile. Notre groupe a rattrapé ou doublé les autres et nos guides nous ont imposés un bon rythme. Avec ma chance habituelle, peu de femmes pour ralentir un peu le pas…Mais tout s’est très bien passé, on a passé l’épreuve du « grand froid » et repartons avec au moins 600 photos… ! La petite ville d’El Calafate est mignonne : à nouveau tout s’articule autour d’une grande rue principale et on sent la ville en pleine expansion avec plein de constructions en cours mais elle nous a bien plu.
Nous avons quitté El Calafate en bus pour Puerto Natales, au Chili, point de départ fréquent pour le célèbre parc national Torres del Paine, haut lieu touristique au Chili. Beaucoup de vent dans cette petite ville chilienne que nous apprenons vite à connaitre, il n’y a que quelques rues. Nous y faisons halte pour nous organiser pour notre trek de 4j dans le parc national : nous allons marcher le circuit W, il nous faut laisser la majeure partie de nos affaires dans la pension où nous reviendrons au retour, acheter de la nourriture lyophilisées, légères et peu encombrantes, ou encore louer des pantalons de pluie comme on peut vivre les 4 saisons en 1j là-bas. Faute de location à ma taille, j’ai la chance de repartir avec un modèle homme en xs, type jogging de pluie, certainement le pantalon le plus chic et avantageux de ma vie… ! Nous logerons dans des refuges que nous avons réservés en last minute ce qui nous a permis à un endroit d’avoir une cabine au prix de 2 lits superposés ! Nous reprenons un bus pour arriver au parc national, puis un catamaran et empruntons le circuit W d’ouest en est, à contre-sens de la majeure partie des touristes.
Un petit bilan de ces 3j de treks (et oui, nous avons raccourci d’une ½ journée à cause de la météo et la 1ère ½ journée de transport ne compte pas vraiment) :
- 18h45 de marche, dont 8h avec les sacs à dos
- 15 barres de céréales englouties
- 0 ampoule, 0 blessure
- 0 dispute du genre « marches plus vite », « attention, ne va pas à gauche », etc
- 2 superbes paysages : le glacier Grey (on est très « glaciers » !), la vallée française, au bout du chemin…
- 1 balade dure : celle de la vallée française, entre le campement des italiens et celui des britanniques. Il faudrait qu’on se renseigne sur la signification de ces lieux aux noms européens
- 1 balade « manquée » : la base des tours, il parait que la montée est difficile. Nous avons dû rebrousser chemin avant le campement chilenos car on n’y voyait rien, il pleuvait et faisait froid, dommage…
Nous sommes repartis contents d’avoir autant marché sans se blesser et d’avoir eu la chance d’avoir 2,5 très beaux jours consécutifs ce qui est rare. Et ici, à nouveau, le temps change l’expérience et la rend plus ou moins facile. Beaucoup de préparatifs mais un beau circuit pour les marcheurs.
Nous avons repris le bus pour El Calafate en Argentine et avons enchainé avec un autre bus pour El Chalten, toute petite ville argentine proche de la frontière. Il semblerait que des étudiants y aient été envoyés pour peupler la ville et éviter « l’invasion » chilienne. La ville n’est pas grande, aussi en construction, et on se sent loin de tout. On a vécu le 2nd soir une panne générale d’électricité, ça arrive souvent. Il y a un vent ici, c’est fou, il parait que c’est fréquent de voir les gens tomber à cause de sa force ! Mieux vaut y rester quelques jours car le temps est capricieux et changeant : sur 2j pleins, on a eu un mauvais jour et un beau. Le mauvais, on a fait deux tentatives avortées pour voir le laguna et cerro Torre (ici aussi il y a de belles tours) à cause de la pluie. Le beau, on a marché 7h vers le Laguna de los tres. Jolie balade, la fin est éprouvante mais le lac et la vue sur les montagnes et glaciers très belle.
Février, mois sportif entre randonnées, marche sur glace et trek se termine. Place à 2j en bus, le long de la route 40 pour rallier Bariloche où nous avons l’immense plaisir de retrouver mes parents ! Nous arrivons !!
Niveau nourriture, février n’est pas le mois le plus équilibré car nous mangeons beaucoup de sandwichs, chips et empanadas, nos grands copains, copieux, divers et pas chers ! exception à El Chalten où nous profitons d’un bon pour un dîner aux chandelles des parents de Matthieu pour aller au restaurant et déguster du bife de chorizo, de l’aiguillette baronne sauce au vin, parfait au chocolat et crêpes au dulce de leche (caramel, leur nutella dont ils sont trop fiers) et coulis de calafate, miam…et merci encore !
Tops :
> Le Perito Moreno, glacier majestueux et merveilleux
> La Vallée française et le glacier Grey au Parc National Torres del Paine
> L’ambiance d’El Calafate, petite ville agréable
> Nos nouvelles chaussures de trekking, compagnons indispensables pour toutes ces marches
Flops :
> L’état et la propreté des toilettes publiques
> Ushuaia sous la pluie et le froid, à part un départ pour l’Antarctique et des croisières en bateau, les activités sont limitées
> Punta Arenas, une ambiance de ville portuaire grise et peu chaleureuse
> Le fait de devoir payer tous les jours l’entrée du parc national des glaciers (100 ARS = env. 18€) par pers. avec des vieux billets au montant de 60 ARS…