Photos Japon III
Nous avons quitté François et Quitterie pour retourner vers l’Est du Japon et visiter les Temples de Nikko puis Tokyo. Le temps n’était pas assez clair pour voir le Mont Fuji du train, tant pis, nous avons au moins vu sa miniature dans le Jardin de Suizen-ji à Kumamoto !
La ville de Nikko (=Lumière du Soleil) à 650 m d’altitude se trouve à env. 140 km au Nord de Tokyo, au pied des montagnes, et possède un Parc National. Elle ressemble un peu à une station de ski et on sent que la ville est une destination touristique importante. Il faut marcher env. 20 min. pour atteindre ses superbes temples. Il faisait assez froid lors de notre visite mais pour le moment, c’est ce que Matthieu a préféré au Japon : la décoration et la richesse des temples, avec des couleurs vives, des dorures, des laques et de belles peintures murales est unique au Japon. Un vieux dicton japonais dit : « il ne faut jamais dire kekko (merveilleux) avant d’avoir vu Nikko ». Nous ne le contredirons pas !
Nous avions en plus la chance d’avoir un « concours » de petits bonzaïs tous mignons devant les temples. Nous étions prêts à donner notre avis quant à notre préférence mais nous ne savons pas vraiment comment cela fonctionnait, ce n’était peut-être qu’une exposition. Ces temples ont été érigés pour une lignée de shoguns très connus et rien n’était trop beau pour leur mémoire, les meilleurs artisans de Nara, Kyoto ou encore de Chine y ont œuvré. Un très bel endroit avec une jolie atmosphère qui en fait un site à la fois historique et naturel.
Le lendemain, il a plu donc nous avons changé nos plans et ne sommes pas allés voir le lac volcanique Chuzenji situé à 1271 m d’altitude et qui offrirait par beau temps de superbes paysages.
Direction Tokyo, dans le quartier d’Asakusa où nous avons séjourné pendant la totalité de notre semaine tokyoïte. Nous sommes très contents de ce choix car nous avions tout à disposition : commerces, sites touristiques et transports pratiques. L'agglomération de Tokyo est tellement grande (+ de 30 millions d’habitants, 12 millions pour la ville !) qu’on a organisé nos visites par quartier. Les guides sont d’ailleurs structurés ainsi pour présenter l’aire urbaine la plus peuplée du monde.
Niveau visites :
> Quartiers Ueno, Asakusa : pour débuter, visite près de « chez nous » avec le Parc d’Ueno qui accueille plusieurs musées, un lac couvert de lotus géants, un sanctuaire et des temples. Concernant les musées, la ville en a énormément mais nous devions faire des choix pour des raisons budgétaires : un peu comme à Paris, les expositions sont très chères et on en revient au débat sur l’accès facile à la culture… ! Nous avons laissé de côté le Musée national des Beaux-Arts occidentaux (on s’est dit qu’on connaissait un peu… !) et avons choisi le Musée National de Tokyo où nous avons pu admirer de beaux objets et œuvres de l’art japonais. Ensuite, balade dans le parc avant de passer un peu de temps à chercher une des galeries d’art les plus courues de Tokyo : SCAI The Bathouse, des anciens bains publics transformés en galerie d’art contemporain qui présente des expositions temporaires de jeunes talents qui montent. Déception dans la galerie car seulement 3 œuvres de Kohei Nawa présentes, des espèces de cerfs empaillés recouverts de verre. De l’art contemporain… ! Puis, à Asakusa, nous avons marché à travers la rue des souvenirs, la rue Nakamise pour atteindre le temple Senso-ji, le plus ancien temple bouddhique de Tokyo construit en 628. J’ai respiré l’encens à son entrée, censé guérir tous les maux ! On est souvent passé près du bâtiment Asahi Breweries LTD., un bock de bière avec une espèce de « flamme » (pour nous gros radis ou autre chose… !) en or signé Starck.
> Quartiers Ginza, Marunouchi : découverte du centre de Tokyo avec différentes ambiances. Ginza, quartier chic avec la « 5ème avenue » tokyoïte. On y a vu de beaux immeubles dont celui d’Hermès, impressionnant. Dans l’immeuble Sony, on a testé deux-trois gadgets puis on est passé par l’intersection de Ginza Yonchome, point de rendez-vous fréquent, un peu comme à St Michel à Paris. Belle papeterie Ito-ya sur 8 étages sur l’avenue. Au sud-est de Ginza se trouve le célèbre marché de Tsukiji, le plus grand marché de poisson au monde (288t/jour), un peu le Rungis japonais. Nous y sommes allés mais après la bataille (qui a lieu entre 4 et 9h du matin) car nous ne voulions pas gêner et en plus, c’était un peu matinal pour nous… ! Des visites y sont organisées de 5h à 6h15 du matin en groupe mais les touristes ne sont pas trop aimés avant 9h car ils gênent lors des négociations. Leur présence pose aussi des problèmes sanitaires. Nous voulions y déjeuner mais les files d’attente et les prix nous ont refroidis. Ambiance assez spéciale en « fin de service ». Voir un reportage à la tv est peut-être plus parlant que de déambuler dans les allées au milieu des restes et des camionnettes…Au coin d’une rue, on est tombé par hasard sur un beau temple, Tsukiji Hongwanji Temple, d’une construction très originale. Ils vénèrent Amida Bouddha (le bouddha de la lumière infinie et de la vie) mais on n’en sait pas plus. Marunouchi est quant à lui un quartier d’affaires et un centre d’activités commerciales. Peu de commerces, surtout des grands immeubles. Nous y sommes principalement allés pour nous promener dans les Jardins Est du Palais Impérial, ouverts au public et gratuits. Beau parc qui nous a donné l’impression d’être à Central Park avec une pelouse vert flash au milieu des immeubles.
> Quartier Nihombashi : nous avons débuté par la visite du Musée Bridgestone, bien lié à la marque de pneus (je n’avais pas fait le rapport tout de suite…), présentant des œuvres de la collection privée de Mr Ishibashi. Nous avons été impressionnés par la qualité des œuvres et leur diversité, de l’art égyptien à des sculptures de Brancusi en passant par 8 tableaux de Picasso. Puis promenade dans le quartier, entre les gratte-ciels et les immeubles phares tels la Bourse de Tokyo ou encore la Banque du Japon. Nous sommes même allés visiter la Bourse de Tokyo, j’ai eu une petite formation à Bloomberg et nous avons regardé les variations des indices boursiers, quelle chance !
> Quartier Shinjuku : plus à l’ouest et plus grand arrondissement de la ville, Shinjuku est un quartier mixte : à l’ouest, des grattes-ciel, cœur de la capitale et à l’est, un quartier animé, plus « chaud ». Nous sommes montés au 45ème étage du « Tocho », un des sites les plus célèbres qui abrite la mairie (Tokyo Metropolitan Government). Cet immeuble est considéré comme un chef-d’œuvre de l’artiste Tange Kenzo qui se serait inspiré de Notre-Dame pour la réalisation de cet ouvrage. Qu’en dites-vous en voyant la photographie ?! Joli panorama sur la ville du 45ème étage, avec un accès gratuit mais toujours pas de vue sur le Mont Fuji (très dur à apercevoir en général). La rue « électrique » est remplie de grands magasins d’électronique dont Big Camera où nous avons passé beaucoup de temps pour choisir …une clef usb. Matthieu a bien pensé à Marcel qui aurait beaucoup aimé ce magasin selon lui J. Soirée du samedi soir à Kabuchiko, le grand lieu de divertissement de Shinjuku, parfois comparé à Pigalle. On trouve toutes sortes de divertissements en effet, du pachinko aux boutiques plus louches avec des femmes en déguisement et peu vêtues. On a bien vu comme cité dans le guide les « otaku » (jeunes hommes habillés en noir avec des coupes chevelues et colorées) distribuant des prospectus vantant leur « boîte ». Des hommes de main des yakusas seraient tout autour, on ne s’est donc pas éternisés et on n’a pas osé les prendre en photo, déconseillé dans les guides mais on le sentait de toute façon.
> Quartiers Roppongi, Shiodome, Shiba Takeshiba : Roppongi abrita une base américaine après la 2nde guerre mondiale et le quartier est resté “international”. Ce serait un des moins japonais de Tokyo et on le remarque dans les commerces présents et la population, plus « occidentale ». Nous y sommes allés pour son « triangle de l’Art » qui inclus le Centre National des Arts, le Musée Suntory & le 21-21 Design Sight et le Musée Mori. Obligés de devoir faire un tri, on a regardé les expositions et tarifs de ces lieux avant sur internet pour choisir le Centre National des Arts. Nous sommes passés devant les autres mais sommes restés à l’extérieur. Au Centre National des Arts, deux expositions : une sur Van Gogh (on a failli mais trop chère, 30€ à deux) et une sur le travail des ombres, SHADOWS, à travers la peinture, la photographie et les objets. Très intéressante, elle disposait de 170 œuvres réalisées par 100 artistes dont des très connus comme Delacroix, Courbet, Rodchenko, Warhol, Liechtenstein ou encore Marcel Duchamp. L’endroit de 14000 m2 se prête très bien à des expositions d’art contemporain et abrite la brasserie de Paul Bocuse, comme suspendue dans l’air. Un beau moment. Puis le Tokyo Midtown est un nouveau style de complexe urbain, très moderne et agréable mais clairement pour des personnes fortunées. Au Roppongi Hills, vaste complexe de bureaux, hôtels, logements, restaurants, etc. où nous ne sommes finalement restés qu’à l’extérieur. Puis direction à pied vers Shiodome, nouvel endroit qui monte pour les touristes semblerait-il. Il dispose surtout de la Tour de Tokyo haute de 333 m, un peu plus que la Tour Eiffel et dont la base lui ressemble on trouve. Des couleurs vives, rouge et blanc, pour cette tour radio qui abrite musées et panorama. Puis vers le port, jolie vue du quai Takeshiba sur la rivière Sumida et l’île d’Odaiba, île artificielle sur laquelle se trouve, entre autres, le siège de la Fuji TV, rigolo avec sa boule.
> Quartiers Shibuya, Harajuku, Omotesando : nous voici dans les quartiers à la mode où déambulent les jeunes branchés. On n’a pas croisé de personnages exubérants, certainement comme nous y sommes allés en semaine. Le quartier central de Shibuya est sympathique mais pas passionnant pour nous comme il est principalement composé de boutiques pour ados. Celui d’Harajuku est un peu plus décalé, avec Takeshita-Dori, la Carnaby Street tokyoïte. A Omotesando, leurs « Champs Elysées », on retrouve, mondialisation oblige, nos mêmes boutiques de luxe préférées : LV, Chanel, Dior & co, donc à nouveau un intérêt limité. Le quartier qui nous a le plus plu dans cette zone se situe au nord d’Omotesando et à l’est d’Harajuku, sur le plan Jingumae 2, 3 et 4, composé de ruelles bobos abritant boutiques à la mode, galeries et immeubles d’architectes. On a trouvé la galerie Design Festa qui accueille plus de 90’000 visiteurs par an et présente le travail de jeunes artistes japonais en devenir. Une ambiance un peu de « squat » mais amusante. Si je devais choisir un quartier pour vivre à Tokyo, je choisirais celui-ci, un vrai coup de cœur pour cette ambiance mi Miami, mi artiste.
Niveau nourriture, des sushi-trains quasi quotidiennement, on ne s’en lasse pas. Autres classiques : riz-curry, riz avec bœuf et gingembre. Fini les baguettes et le riz à chaque repas, cela va nous faire bizarre après quelques mois d’utilisation/consommation. Nous attendons avec une certaine joie les bons steaks, fruits de mer et bouteilles de vin australiens !
Niveau ambiance, dur de définir une seule atmosphère pour Tokyo comme chaque quartier dispose de sa propre ambiance. Nos quartiers préférés à Tokyo : Ueno et Asakusa pour le calme et comme base pour visiter Tokyo, Roppongi pour l’art contemporain (National Center, Tokyo Midtown, pas Roppongi Hills), Harajuku/nord-Est d’Omotesando pour ces ruelles ambiance architecte/artiste.
Tops :
> La visite des temples de Nikko : l’ambiance y est magique, les temples sont somptueux. A faire en 1 journée de Tokyo (1h30 aller)
> Les Jardins du Palais Impérial : très agréables pour y lire ou se reposer, ambiance « Central Park »
> Le quartie du National Art Center et Tokyo Midtown : une ambiance moderne et contemporaine très agréable pour la vue, pas forcément pour le portefeuille !
> Le quartier vers Design Festa : des ruelles avec de belles petites boutiques de marques inconnues et des très beaux immeubles tout neufs.
Flops :
> La soirée passée à Nikko et l’emplacement de notre guesthouse : pas un chat dans les rues, une ambiance mortelle et des rues sombres. Pas besoin de passer la nuit sur place.
> Le temps passé le midi pour chercher des lieux bon marchés pour manger : marre de Yoshinoya, on cherchait d’autres chaînes ou sushi-trains mais c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Tokyo est un peu plus cher que les autres villes niveau nourriture.
> Le peu de quartiers historiques dans Tokyo : à certains moments, on pourrait se croire dans n’importe quelle grande ville d’Asie ou nord américaine. Beaucoup de quartiers de shoppings, comme à Hong Kong ou Singapour.