dimanche 17 avril 2011

22ème étape : Iguaçu, Salvador, Rio, Paraty, Brésil, 13j (15-27.03.2011)



Prévu initialement sur une période d’un mois, nous avons raccourci notre séjour au Brésil à 13 jours en nous focalisant sur des lieux phares selon nous. Les raisons de ce choix : le pays, 1ère économie du continent d’Amérique latine, est très vaste (près de 16x la France !), les trajets sont lointains et chers malgré des compagnies low-cost (GOL, très fiable), le niveau de vie est assez élevé, l’insécurité est présente et un séjour en Amazonie ne nous tentait pas. Ainsi nous avons pu ajouter des destinations en Amérique du Nord et Centrale : Mexique, Guatemala, Belize, Costa Rica et Panama.
Notre ressenti sur le Brésil est contrasté : de très belles visites dans des lieux mythiques (Salvador ou Rio de Janeiro par exemple) mais un fort sentiment d’insécurité, d’inégalités et de pauvreté règnent ce qui explique notre perception mitigé sur ce pays.

Niveau visites :
CHUTES D’IGUAÇU, ensemble de 275 cascades de renommée mondiale, dont la plus haute atteint 90 m !
Situées aux frontières entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil, on peut y accéder soit d’Argentine, soit du Brésil. Les débats sont fréquents quant à la préférence entre le côté argentin ou brésilien. Du Brésil, on a une vue panoramique et le site est plus petit. D’Argentine, le site est plus vaste avec de nombreux sentiers et on peut plus s’approcher des chutes.
Nous avons choisi de les affronter lors d’un match Chutes d’Iguaçu Argentine-Brésil : 

Intérêt et diversité du site
Brésil 0 - Argentine  1
Explication : le site brésilien se compose d’un chemin principal et se visite en peu de temps. Le site argentin a plusieurs circuits ou sentiers et propose un accès à l’Isla San Martin.
Sensations, impressions fortes
Brésil 0 - Argentine 2
Explication : bien que le sentier brésilien offre un superbe panorama, du haut du circuit supérieur argentin, on se rend plus compte de la hauteur des chutes et de leur force. Petite déception néanmoins au célèbre site Garganta del Diablo car le débit était tel qu’on ne voyait qu’un nuage d’eau.
Affluence touristique, authenticité
Brésil 1 - Argentine 2
Explication : peu de monde du côté brésilien comme la majeure partie des touristes séjournent à Puerto Iguaçu en Argentine et non à Foz do Iguaçu au Brésil. L’accès du côté argentin leur est plus simple et rapide. Gros point négatif, beaucoup (trop) de monde : files d’attente, petit train bondé, boutiques, perte d’authenticité
Faune, flore
Brésil 1 - Argentine 3
Explication : bonne surprise d’avoir sur les deux sites une belle faune (papillons, rapaces, coatis), l’Argentine prend l’avantage grâce à l’alligator et aux tortues vus.

Résultat du match : L’Argentine l’emporte, 3 à 1. L’influence du lieu de départ n’est pas négligeable. Pour nous, c’était du Brésil à Foz do Iguaçu, le rapport qualité-prix du côté brésilien suffirait pour des petits budgets. Après, le site argentin est, bien que très fréquenté, plus grandiose.
Le saviez-vous ? Plusieurs films y ont été tournés dont Moonraker (1979), Indiana Jones 4 (2008) ou encore OSS117 : Rio ne répond plus (2009)

SALVADOR DE BAHIA, 1ère capitale du Brésil (de 1549 à 1763), colorée et festive
Salvador nous intriguait : ville coloniale aux racines africaines dotée d’un centre historique connu, le Pelourinho, de plus de 300 (!) églises et d’une ambiance festive rythmée par la samba et des concerts de rue. Nous avons choisi de résider dans le centre touristique pour pouvoir accéder aux sites majeurs à pieds et ne sommes pas allés en bord de plage, dans le quartier de Barra qui serait plus moderne et sûr. La présence policière dans le centre est très forte, ce qui rassure et inquiète à la fois. Pour résumer notre impression sur la ville : on a trouvé les ruelles aux édifices coloniaux pastel superbes et homogènes mais certains aspects de la ville nous ont gênés d’où une description à double facettes :

Les édifices coloniaux du 16ème siècle :
> Pile : superbes façades colorées et travaillées, unité dans le centre classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, joli quartier rénové du Carmo
> Face : infiltrées par l’humidité, des marques noires leur donnent une impression de saleté, tout comme les odeurs nauséabondes à l’intérieur (expérimentées dans notre hostel/auberge)
La quantité et richesse des églises :
> Pile : très beaux édifices, dorures et richesses extrêmes (ex de l’Eglise de St François de style baroque entièrement couverte de sculptures dorées qui lui confèrent une apparence d’église « en or » ou encore de l’Eglise au Christ et ses 200 rubis qui représentent son sang)
> Face : plusieurs sont en rénovation, comme par ex. l’Eglise de Nossa Senhora do Rosário dos Pretos (nous n’aurons pas la chance de voir les statues des saints de couleur noire) et cette richesse contraste avec la pauvreté à l’extérieur
L’ambiance festive et la musique de rue :
> Pile : ambiance idyllique, assis à une terrasse, sirotant de délicieuses caïpirinhas au son de concerts live, les locaux se levant et dansant. On aurait envie de faire la fête toute la nuit.
> Face : assis en terrasse, on est constamment sollicité par des SDFs ou vendeurs ambulants. Touriste ou non, ils demandent à chaque table de l’argent, s’ils peuvent finir les assiettes, les femmes enceintes vous montrent leur ventre très arrondi pour que vous achetiez des colliers, les SDFs se mettent à côté du groupe et vous regardent, on veut cirer vos chaussures même si elles ne sont pas en cuir, un enfant en état de manque attend devant la pharmacie et vous demande de lui acheter de la nourriture (on n’y croit guère), etc., etc. Ambiance gênante qui empêche de profiter pleinement du moment.
Les parfums exotiques de glace :
> Pile : le pays est connu pour sa multitude de fruits dont beaucoup sont inconnus en France. Les glaces ou jus de fruits sont un moyen facile de les gouter et de faire des découvertes
> Face : les prix demandés, assez élevés pour nous. 4,5 reals, soit 2€ la boule
Une région gastronomique aux plats typiques et colorés :
> Pile : Des noms qui laissent rêveurs, comme moqueca, vatapá ou acarajé, d’influence africaine, épicés et principalement à base de poissons.
> Face : spécialités frites assez grasses, comme l’acarajé (friture à base de purée de haricots) et plats pas aussi goûteux que nous l’aurions pensé. Déception culinaire, hors caipirinhas, très bonnes. Desserts très (=trop) sucrés pour cette ville qui a prospérée grâce au commerce de la canne à sucre.

RIO DE JANEIRO, mégalopole de 11 millions d’habitants aux lieux mythiques
La ville est très impressionnante vue de haut : montagnes, plages, quartiers divers, statue culte du Christ Rédempteur, Pain de Sucre, etc. Se dire qu’on est à Rio de Janeiro est jubilatoire. En revanche, c’est l’endroit où nous nous sommes sentis le moins en sécurité depuis le départ : bus public fou, risque d’attaque armée, panne du tram à la tombée de la nuit dans un quartier moyen, voiture qui a failli nous renverser. Pour nous, on ne peut pas ignorer la pauvreté qui sévit ici (+ de 20% de la population vit dans des favelas) et visiter plein de légèreté la ville. Les plages de Copacabana et Ipanéma sont un peu passées, principalement les immeubles en front de mer. Le quartier de Lapa a des bars très sympas, déception quant au quartier Santa Teresa, présenté comme le Montmartre brésilien.

Si tu vas à Rio, n’oublies pas …
> d’y rester quelques jours pour espérer apercevoir le Christ Rédempteur et pouvoir y monter. En 3j sur place, on l’a vu entre deux nuages mais cela ne servait à rien d’y monter, on aurait juste eu la tête dans les nuages.
> que la majeure partie des activités sont en extérieur : Pain de Sucre (pic rocheux de 395 mètres à la forme singulière, symbole de Rio), Christ Rédempteur (statue de 38m de haut, œuvre datant de 1931, conçue par le français Paul Landowski et le brésilien Silva Costa), quartier de Santa Teresa, plages de Copacabana (6 km de long) et Ipanema. Peu de musées importants.
> d’aller écouter un groupe de Samba dans le quartier de Lapa. Soirée très sympa au bar Carrioca de Gema.
> de te prendre pour un acteur dans James Bond et de monter, sans Requin, en haut du Pain de Sucre pour avoir un très beau panorama sur la ville.
> d’aller fouler les plages de Copacabana et Ipanéma juste pour le fait d’y être allé un jour.
> de visiter le Centro : observer le mélange entre ancien et moderne, sentir l’ambiance de la ville.
> d’entrer dans la nouvelle Cathédrale (pas très belle) en forme de pyramide qui peut accueillir jusqu’à 20'000 personnes et de l'imaginer remplie !
> de t’accrocher dans les bus publics qui roulent comme des fous : c’est comme un manège, on saute, le siège se déchausse, il y fait très chaud et ça va vite.
> d’éviter le Tram El Bonde construit en 1896 qui va en haut de Santa Teresa (décrit comme un must dans tous les guides) : bondé, finalement, son nom l’indiquait, les gens s’asseyent quasiment sur vous, s’accrochent en route et vous collent. C’est très propice au vol…et surtout, il n’est pas aux normes, on a expérimenté la panne, un câble sautant, dans un coin peu avenant à la tombée de la nuit.
> d’acheter des tongs Havainas ou Ipanema qui sont beaucoup moins chères. Seul gros hic, les tailles des Havainas sont différentes de celles en Europe…
Le saviez-vous ? Plusieurs films y ont été tournés dont toujours Moonraker (1979), ou OSS117 : Rio ne répond plus (2009) mais aussi L’Homme de Rio, Le retour du grand blond ou Rio Sex Comedy plus récemment.

PARATY, une des villes coloniales les mieux préservées du Brésil à mi-chemin entre Rio et Sao Paulo
C’est une très jolie petite ville coloniale de 36'000 habitants, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, entourée de petites îles aux eaux turquoises. Connue pour être le port par lequel transitait l’or vers le Portugal au 17ème siècle, la ville a quasiment été abandonnée lorsque le choix s’est porté sur Rio de Janeiro pour transporter l’or. Jusque dans les années 1950, il n’y avait même plus de route pour y accéder ! Ainsi, son centre historique a été préservé et dispose d’une belle unité qui rend sa visite très agréable. Des excursions dans des cascades ou à la plage sont possibles aux alentours. Nous avons choisi de rester uniquement dans le centre, comme nous venions de voir les Chutes d’Iguaçu et que nous allions ensuite à Playa del Carmen au Mexique. Nous résidions un peu à l’écart du centre, au bord de la plage de Jabaquara, ce qui permettait de dîner le long de la plage et non en ville, cela changeait.
Au centre, les ruelles sont très belles et nous y avons même croisé une future mariée française ! Pas besoin de beaucoup de texte pour décrire la ville, les photos parlent d’elles-mêmes.

Niveau nourriture, légère déception. A Salvador, nous avons dîné au Senac, l’école hôtelière réputée qui permet de tester plein de plats typiques dont plusieurs sortes de moquecas. C’était très salé et pas vraiment bon. Un sans-faute en revanche sur toutes les caipirinhas bues lors de notre séjour ou encore les jus de fruits frais goutés dans les launchonettes (petites gargotes). On a surtout aimé les jus au citron, à l’acerola (cerise des barbades), 60 fois plus riche en vitamine C que l’orange, ou encore à l’açai, baie de couleur violet foncé venant de l’Amazonie, extrêmement riche en nutriments : la baie d'açai contient 20 fois plus d'antioxydants que les raisins rouges. Avec tous ces jus, on a du combler quelques carences !

Tops :
> La force et vigueur des Chutes d’Iguaçu, plutôt du côté argentin
> La satisfaction d’avoir vu un peu du Brésil et d’être allés, une fois dans notre vie, à Salvador de Bahia ou Rio de Janeiro
> L’ambiance festive et musicale de Salvador de Bahia
> Les beaux édifices coloniaux vus, à Salvador et à Paraty
> Les panoramas majestueux de Rio de Janeiro
> Les bonnes caipirinhas et jus exotiques ultra-vitaminés

Flops :
> L’insécurité ressentie, pour la 1ère fois dans notre voyage (Salvador, Rio)
> La politique de prix, élevée et pas forcément de qualité
> La nourriture locale, notamment à Salvador, pas aussi bonne qu’on l’aurait pensé
> Le ciel bleu, pas toujours au rendez-vous, surtout à Rio
> Le portugais, accessible à la lecture mais très dur en compréhension orale