lundi 27 juin 2011

29ème étape : Villes, lacs et déserts, Bolivie, 14j (01-14.06.11)

Photos Bolivie

La Bolivie, c’est aussi l’aventure (froid, confort sommaire, infrastructures laissant à désirer, etc.), mais les paysages sont certainement les plus beaux que nous ayons vus cette année. Nous avons également été frappés par son authenticité et ses folklores qui en font un pays très intéressant à découvrir. D’ailleurs, les français ne s’y trompent pas puisqu’ils sont les touristes qui y viennent en plus grand nombre. Cela permet d’avoir des visites guidées en français dans les musées ou dans les mines, ce qui est surprenant !

Toujours avec Stéphane, nous avons atterris à La Paz, capitale administrative de la Bolivie, située entre 3’200m et 4’000m d’altitude, 2nde ville du pays après Santa Cruz en termes d’habitants. Fait étrange, le pays a deux capitales : La Paz et Sucre, capitale constitutionnelle. Les deux villes se partagent les 3 pouvoirs (exécutifs et législatifs à La Paz, judiciaire à Sucre). L’arrivée à La Paz est impressionnante : l’aéroport El Alto, situé à 4’060m est l’un des aéroports dont l'altitude est la plus élevée au monde. Pour rejoindre le centre, on descend en taxi la vallée avec une très belle vue sur le sommet du Nevado Illimani qui culmine à plus de 6’460m et sur les collines avoisinantes, peuplées de maisons en briques rouges qui se confondent avec la montagne. Notre trajet est brièvement interrompu par un défilé en tenue traditionnelle et en musique. On sent une capitale vibrante et animée. On visite le centre avec l’Eglise St François et la jolie place Murillo puis on réserve notre formule « 2j-1 nuit » sur l’Ile du Soleil, proche de Copacabana sur le lac de Titicaca, à défaut d’avoir pu y aller au Pérou.
Après un trajet d’env. 3h, nous arrivons à Copacabana (3’800m). La ville, bien qu’assez déserte, en partie à cause des événements au Pérou (les touristes zappent ce coin, se rendent directement à La Paz de Cuzco et ne reviennent pas en arrière), nous parait moins dangereuse que la description faite dans les guides. Peu d’attractions si ce n’est l’Eglise, la Basilique de Nuestra Señora de Copacabana, célèbre car elle abrite la fameuse sculpture de la Virgen de la Candelaria ou « vierge noire », aux traits indiens, qui fait l’objet d’un culte. L’un de ses miracles ? Sauver un marin en 1754 d’une tempête. Ce marin lui érigea par la suite une chapelle et donna son nom à la plage avoisinante…au Brésil, la plage de Copacabana !
Avec notre guide Daniel, nous avons ensuite pris un bateau, certainement le plus lent jamais pris, pour naviguer sur le joli lac de Titicaca et rallier l’Ile du Soleil où, selon plusieurs légendes, les peuples des Andes trouveraient leurs racines. Nous avons accosté au sud de l’Ile et avons visité quelques sites archéologiques incas dont le fameux temple du soleil qui a tant ébloui les Espagnols puisqu’il était recouvert d’or. L'île a un relief avec beaucoup de terrasses aménagées pour l'agriculture, toujours en activité. Les habitants sont d’origine quechua (comme la marque…) et aymara mais parlent aussi espagnol. Toujours pas de chauffage le soir, dîner à la bougie et nuit la plus froide du voyage. En rentrant dans le lit, c’était comme entrer dans un réfrigérateur…Le lendemain, jolie promenade (mais fatigante à 4’000m) pour aller au nord de l’ile. Surprises à la clef : une plage de sable blanc, certainement la plus haute du monde et à nouveau un défilé et des danses locales pour notre plus grand bonheur.

Nous nous sommes ensuite rendus à Potosi, une des villes les plus hautes du monde (4’070m) située au pied du Cerro Rico, « montagne riche », célèbre minerai d'argent qui domine la ville de ses 4’824m. A nouveau une ville étonnante, un climat rude et une ambiance dédiée à la mine. Petit luxe ici, nous avons logé dans l’un des plus beaux hôtels de la ville avec le …chauffage ! Pendant des siècles, les richesses en minerai d'argent et en étain de la colline contribuèrent à la prospérité de l'empire espagnol ainsi qu'au développement et à la renommée internationale de la cité. A l’époque de la période coloniale, la ville comptait autant d’habitants que Paris et était l’une des plus peuplées au monde. Au début du 19ème siècle, la puissance argentifère de la ville commence à décliner et la ville est peu à peu désertée (passant de près de 200'000 hab. à 9'000). Dans les mines, des millions d’esclaves indiens et africains sont morts et les conditions de travail restent toujours aujourd’hui très archaïques. Il se dit que la majeure partie des richesses de la mine ont été exploitées mais une centaine de mineurs continuent à y descendre chaque jour dans l’espoir de trouver un bon « filon ». Visite incontournable bien que dangereuse et non conseillée aux claustrophobes, notre passage à l’intérieur de la mine restera un souvenir inoubliable : en tenue de mineurs, marchant courbés dans l’eau près des câbles électriques, sentant des odeurs de gaz et suivant notre petite guide au fond de galeries non fléchées, nous avons été horrifiés par ces conditions de travail et contents d’en ressortir indemnes ! Grâce à la flambée des matières premières, aujourd’hui un mineur toucherait 2x plus qu’un professeur en Bolivie ce qui fait redescendre pas mal de monde dans les mines.
Autres visites bien moins sportives : la Casa de la Moneda, ancien palais de justice transformé en atelier de frappe des monnaies et désormais en grand musée d’env. 50 salles. On y a appris avec stupéfaction que certains des billets boliviens (en bolivianos/bs/bob) sont imprimés en France ! Autre visite, celle du Couvent Santa Teresa de l’Ordre des Carmélites, joli édifice toujours habité par une dizaine de sœurs.

Sucre, autre capitale bolivienne, surnommée à juste titre la « ville blanche » est une ville agréable pour se promener (mis à part les nombreux mendiants âgés trop insistants). Dur d’y trouver un bon restaurant ou des activités captivantes mais de jolis rues et édifices baroques et blancs. On y a visité les Museos Universitarios, un des musées les plus importants du pays, articulé autour de 3 grandes parties : art colonial, sections ethnographique et anthropologique. Les vacances de Stéphane se terminent déjà, il repart pour l’Europe et nous restons un peu à Sucre pour nous y reposer avant d’attaquer le Salar de Uyuni et le Sud Lipez.

L’arrivée dans la ville d’Uyuni fait un peu peur : on se sent au bout du monde dans cette ville austère, au style un peu far West et totalement tournée vers son gagne-pain : les excursions dans le Salar de Uyuni et le Sud Lipez. Pas évident de choisir son agence pour cette expédition. La clef ? un bon chauffeur-guide, un bon 4x4, une organisation correcte à l’agence et si possible un groupe sympathique comme vous allez passer 3j-2n constamment ensemble. Quasiment que des jeunes, cela ne nous étonne pas vu les conditions de visite, authentiques mais pas encore aux normes du tourisme international. Quelle chance pour nous, après avoir hésité entre deux agences aux mêmes prix et prestations, nous sommes ravis de notre choix. Nous partons à 7 (6 touristes et le chauffeur) à travers le vaste désert de sel puis au cœur du désert aride dans le Sud Lipez. Les paysages que nous avons eu la chance de traverser sans encombre (contrairement à d’autres véhicules) étaient sublimes, certainement les plus époustouflants du voyage. Chaque journée nous offrait d’autres paysages, variés et beaux. Durant les 3j, nous oscillerons entre 3’600m et 5’000m avec des températures très très fraîches le matin (-15°) et le soir (0° dans la chambre). Pas plus de texte, les photos parlent d’elles-mêmes…
Au 3ème jour, nous quittons notre groupe (un couple de Boliviens et un d’Australiens) et rejoignons le Chili, dans la ville de San Pedro de Atacama. Touristique mais très mignonne, nous nous y reposons un peu avant de remonter au Pérou, le long de la « côte » ouest. Nous aurions voulu assister à une conférence sur les étoiles (le ciel étant l’un des plus beaux et clair de la planète) mais nous étions trop proches de la pleine lune, dommage.
Après deux journées en bus, nous avons rejoints le Pérou, dans la ville frontière de Tacna.

Niveau nourriture, la Bolivie n’offre pas de plats exquis, nous avons plutôt mal mangé et les restaurants testés nous ont souvent déçus, même ceux censés être très bons dans les guides. En revanche, aucun problème de santé recensé (nous avons évité le porc par précaution). Le meilleur ? certainement les soupes, de quinoa ou de légumes, toujours servies en entrée et qui font du bien vu les températures hivernales et l’altitude. Niveau boisson, la chicha bolivienne (à base de maïs et de fruits, couleur violette) ne nous a pas plu. Les vins rouges des domaines Kohlberg ou Concepcion se boivent, tout comme les bières Huari ou Potosina.

Tops :
> La visite des villes boliviennes, chacune singulière et impressionnante : La Paz, Potosi, Sucre, Uyuni
> L’expédition dans le Salar de Uyuni et le Sud Lipez : magique et bluffante
> La visite des mines à Potosi : effrayante mais unique

Flops :
> La gastronomie bolivienne : aucun bon plat si ce n’est la truite grillée à Copacabana et les soupes
> Les conditions difficiles : altitude, froid, hygiène douteuse et sécurité moyenne