Avant de revenir sur un continent et vers plus de modernité, nous faisons halte pour quelques jours à l’Ile de Pâques (ou Rapa Nui dans la langue Rapa nui), une des terres les plus isolées au monde et dont le nom fait rêver. Située à 4’000 km de Tahiti et à 3’700 km des côtes chiliennes, l’île fait partie du Chili. Vous savez certainement d’où vient son nom ?! Il est dû à un européen, le navigateur hollandais Jakob Roggeveen, qui découvrit cette terre le dimanche de Pâques 1722. La population serait d’origine polynésienne, cependant les théories diffèrent quant à leur peuplement sur ces terres (4e, 9e, 12e siècles). Encore de nos jours, archéologues et scientifiques proposent de nouvelles théories qui contribuent à rendre cette île fascinante et singulière mais qui perturbent la compréhension. Nous allons éviter dans ces quelques lignes de blog de les résumer, ce serait imprécis et fastidieux.
Comment vous retranscrire un peu de cette île où nous avons passé un excellent moment ? En disant qu’on a vu des paysages superbes, entre mer, terre et volcans, dotés de couleurs sublimes qui ravissent le regard. Des statuts en tuf, les moais, sortes de bonshommes de plus ou moins grande taille bien mignons, dont le dos était sculpté (pétroglyphes). Un port très agréable avec des tortues au bord et des surfeurs affrontant de gros rouleaux. Une ambiance spéciale et relaxante, serait-ce le mana (concept liant magie et religion, force et protection) ?! Des locaux avec de beaux et grands tatouages. Des chevaux en liberté qui n’ont pas peur de traverser la route malgré les voitures qui y circulent. Une plage de sable blanc fin avec une mer transparente, etc. Bref, une destination que nous recommandons, surtout lors d’un voyage en Amérique du Sud, pour son caractère à part mais qui ne conviendrait pas à des scientifiques avides de réponses et de vérités, tout reste flou ici.
Nous avons choisi la formule « pension chez l’habitant » incluant deux journées avec un guide francophone et sommes ravis de cette option (onéreuse mais sponsorisée par nos gentils donateurs, nos familles !). Nous avons partagé les repas (petit-déjeuner, dîners) avec Fabienne et Philippe, un couple vendéen de l’âge de nos parents fort sympathique et cultivé !
Lors des deux jours d’excursions, nous avons parcouru les sites suivants :
- 1ère ½ journée, Puna Pau : carrière dédiée au taillage des coiffes en pierre rouge des moais, Ahu Akivi : 7 moais restaurés et redressés qui représentent les 7 nobles/navigateurs envoyés en reconnaissance, seuls moais tournés vers le Pacifique, Ana Te Pahu : caverne qui servait de refuge
- Le lendemain matin, nous avons visité à deux le très beau site de Tahai, situé à 5 min. de notre hébergement qui abrite plusieurs ahu (sites sacrés, équivalents des marae polynésiens) et surtout le seul moai de l’île qui porte encore ses yeux en corail, le préféré de Matthieu, le plus « complet », répondant au doux nom de Ahu Ko Te Riku.
- 2ème ½ journée, Ahu Vinapu : une des plateformes en « ruines », célèbre pour ces gros blocs de pierre parfaitement alignés qui présenteraient des similitudes avec celles du Macchu Pichu au Pérou, le village Orongo & volcan Rano Kau : village cérémoniel composé d’une cinquantaine de maisons en basalte où avait lieu la compétition de l’homme oiseau. Le gagnant de cette épreuve sportive ardue devenait pour 1 an le chef spirituel et politique de l’île. A Orongo se trouve également le volcan Rano Kau (1.6 km de diamètre et 300 m de profondeur), superbe cratère composé d’un entrelacs de terre tapissée d’ajoncs et d’une eau qui ressemble à un miroir. Au bord, la nature serait très prospère avec de nombreux arbres fruitiers et cannes à sucre.
- journée complète : nous avons commencé par la très belle plage d’Anakena, sur la côte nord. Gardée par les mêmes 7 moais que ceux de l’Ahu Akivi, le site abrite la seule cocoteraie de l’île. L’endroit idéal si on trouve un peu d’ombre sous un cocotier vue la chaleur pour se baigner et se reposer. Puis l’Ahu Tongariki est le site le plus imposant mais pas le plus authentique à nos yeux comme les 15 moais alignés le long du Pacifique ont été rénovés et relevés en 1992 par une société japonaise (suite à un raz-de-marée en 1960). Certains moais sont vraiment grands, plus de 4 m, et tournés vers l’intérieur de l’île, ils protègent leur tribu. A l’est de l’île se trouve la grande et très intéressante carrière au volcan Rano Raraku où les moais étaient sculptés. Il reste encore près de 400 de ces statues jonchées au sol dont une qui mesure 22 m et pèserait 160 tonnes ! Puis le site d’Akahanga présente une plateforme saccagée par des luttes tribales vers le 12ème siècle et des restes d’habitation. Un guide est particulièrement utile ici pour la compréhension du site.
Niveau nourriture, nous avons mangé chaque midi aux roulottes (= mêmes petits stands qu’en Polynésie) un empanada, sorte de chausson aux pommes avec tout ce que vous voulez de salé, copieux et peu cher. Le matin et le soir, nous étions en demi-pension chez Tita et Lionel (adresse recommandée par un ancien collègue, Pierre) et avons bien mangé : pain et jus de fruits frais le matin, plats cuisinés et bons desserts aux fruits accompagnés d’un peu de vin le soir.
Tops :
> L’atmosphère sur l’île : agréable, détendue et quasi mystique (le mana nous a-t’ il parlé ?)
> La beauté des sites et lumières : les sites et moais sont très photogéniques et l’alliance mer, volcan, moai est superbe
> Les 2 jours d’excursions avec guide qui permettent de mieux comprendre les sites
Flops :
> Le prix d’entrée du parc national qui a été revu à la hausse : quasi 100€ pour les deux
> Le coût de la vie élevé : 2 à 3 fois plus cher qu’au Chili
> Le fait que leur modèle de développement soit celui des Galápagos : les prix ne vont donc pas aller à la baisse